Dimanche 15 juillet 2012 à 10:00

http://laviedeslivres.cowblog.fr/images/Lusen2012/couv60875934.jpg
Auteur : Marie Joly
Titre : Pour sauver ma fille
Année de 1ère parution française : 2000
À propos de mon livre :
Editions : France Loisirs
Année de parution : 2001
Pages : 233


Fugue ou enlèvement : la disparition d'un enfant est le drame que redoutent tous les parents. Quand elle découvre, abasourdie, que sa fille est tombée dans les griffes d'une secte, Marie Joly réalise soudainement qu'un tel malheur n'arrive pas qu'aux autres.
Refusant de baisser les bras, elle ne cesse de se répéter : " Tout, je ferai tout pour sauver Sara ! ". La seule arme de cette mère bouleversée : l'entêtement de son amour. Elle décide de retrouver coûte que coûte l'esclave muette et résignée qu'est devenue sa fille. Commence alors une lutte acharnée contre l'emprise affective et morale que la secte exerce sur Sara, prisonnière volontaire. Torturée par la peur, et puisqu'on ne peut compter que sur soi-même, l'auteur monte " l'opération Sara ", point de départ d'une aventure pleine de dangers destinée à sortir sa fille de l'enfer.


 
Mon avis : Je suis beaucoup attirée par les témoignages concernant les sectes & les enfants. Ici, il s'agit donc d'un témoignage de la mère de Sarah parce que cette dernière a été aspiré dans une secte.. Témoignage très difficile à lire par moments (pas autant qu'à l'écrire j'imagine !) mais aussi très complet !

Sarah a 23 ans lorsque sa mère découvre sa "fugue". En effet, la jeune femme vit toujours chez sa mère & ce n'est pas dans ses habitudes de ne pas rentrer de la nuit sans prévenir. Puis un jour, Sarah l'appelle lui disant qu'allait se marier, qu'elle allait bien.. Mais rien de plus. Sa mère était d'abord partagé entre la surprise, l'inquiétude & l'incompréhension. Pourquoi comme ça ? Pourquoi si rapidement, sans même lui avoir présenté le futur gendre ? Sans se douter de rien, Marie Joly va d'abord faire des efforts pour les inviter un week-end, pour faire connaissance.. Mais ne les voyant jamais, elle commence quand même à se poser des questions sur la nouvelle situation de vie de sa fille & décide d'aller elle-même à leur rencontre. Elle découvre une Sarah affaiblie, changée.. Les mauvais pressentiments s'installent durement &, à force d'enquêter à droit à gauche, cette mère de famille va vite se rendre compte que Sarah est tombée dans une spirale infernale..

Je ne sais pas si c'est parce que je suis mère de famille ou si c'est parce que l'auteur a réussi à montrer ses émotions grâce à son témoignage mais on ressent très facilement tout ce qu'elle a ressenti face à cette longue & lourde épreuve. D'abord toute son inquiétude face à ce premier appel mystérieux qui ne ressemble en rien à sa fille.. Puis toutes ces interrogations qu'elle se pose sur son nouvel environnement qui n'a pas l'air sain ni normal.. De plus, sa fille est diabétique & fait de nombreux comas diabétiques en peu de temps. C'est quelque chose qui me touche plus particulièrement & je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir mal face à cette mère déboussolée & impuissante mais aussi face à cette jeune femme qui risque gros avec sa maladie puisque son mari la met sérieusement en danger..

Marie Joly nous dévoile tout : ses recherches très poussées face à la secte dont sa fille serait retenue presque contre son gré, son combat chaque jour pour sortir sa fille de là, son désespoir, sa haine mais aussi la santé de sa fille quand elle la retrouve ainsi que tout l'amour qu'elle lui apporte.
En lisant son témoignage, pas besoin d'avoir connu ça pour comprendre à quel point c'est difficile de vivre dans cette situation (autant pour la mère que pour la fille), que ce soit pendant ou après.
Mais elle n'a pas fait que raconter ce qu'il s'était passé ; elle y met aussi toutes ses recherches dans les livres par rapport aux sectes, il y a de nombreux passages qu'elle a retranscrit dans son roman (avec un récapitulatif des oeuvres cités à la fin), ce qui nous permet de mieux comprendre ce qu'est une secte & que personne n'est vraiment à l'abri.. Elle nous explique aussi un minimum la maladie de sa fille, le diabète, qui nous permet d'évaluer le danger réel qui pèse sur la vie de Sarah..

Marie est une femme forte, qui n'a jamais baissé les bras, à aucun moment elle ne s'est dit qu'il n'y avait plus rien à faire. Elle a toujours su garder la tête froide, même dans les moments de doutes, parce que c'est ce qu'il fallait pour sauver Sarah.. Elle est un modèle pour toutes les personnes vivant ce genre de situation. Un exemple de patience & d'agressivité dans sa lutte contre ces personnes qui tuent à petit feu..

Un témoignage très complet où rien n'est laissé au hasard, des recherches qui nous permettent de comprendre toutes sortes de situations que Sarah endurent, des mots alignés avec justesse ; c'est un excellent roman qui pourrait apporter beaucoup d'aide & de compassion. Un roman poignant, émouvant & fragile malgré la force que l'auteur dégage tout au long..

 

Lundi 23 janvier 2012 à 10:10

http://laviedeslivres.cowblog.fr/images/Lusen2012/sanst30.png
Auteur : Inès de Kertanguy
Titre : J'ai douze ans...
Année de 1ère parution française : 2010
À propos de mon livre :
Editions : Hugo & Cie
Année de parution : 2011
Pages : 158


J'ai douze ans... est le récit de deux années de captivité, deux années d'enfer.
Non désiré, il est rejeté par sa mère qui l'a toujours frappé ; sa situation empire quand un homme s'installe chez eux et qu'un petit frère naît, l'enfant chéri. Le jour où il est enfermé dans un placard-poubelle situé tout en haut de la maison, c'est presque un soulagement. Il est seul, sale, mal nourri, mais au moins les coups cessent.
Le vasistas pour ciel, il rêve en regardant les nuages.


 
Mon avis : Je tiens à remercier grandement Karine du Club de Lecture & les éditions Hugo & Cie pour ce partenariat qui m'a permis de découvrir ce roman poignant & bouleversant ! C'est toujours avec appréhension que je commence ce genre de livre & celui-ci mérite d'être lu tellement il est émouvant.. Pour tous ces enfants prisonniers, pour ne pas les oublier..

On ne connait pas le nom de ce "petit" garçon. On sait juste qu'il vit enfermé depuis deux ans dans un petit placard de 6m², aménagé pour lui. Sa mère l'a toujours rejeté, elle a commencé quand il était dans son ventre & a continué par la suite en le frappant & en le dénigrant. Mais le jour où un homme entre dans leur vie, se met aussi à cogner & que ce petit garçon commence à rendre les coups, il est décidé qu'il passera son temps enfermé, parce qu'il devient trop dangereux. Ce qui arrange ce garçon, au moins il n'y a plus de coups. Les jours passent & il s'habitue à son nouveau chez lui, écoutant tout ce qu'il se passe au-dehors, troquant avec son demi-frère des petits plaisirs contre un travail d'école à sa place. Mais deux ans, c'est très long, on a le temps de cogiter dans ce tout petit endroit & les cris des enfants dehors, le ciel, le beau temps.. tout est tellement attirant..

Ce doit être le troisième témoignage de captivité que je lis & je constate toujours le même schéma : l'enfant accepte d'abord son enfermement, convaincu que c'est entièrement de sa faute, puis il doute, se pose des questions mais ne peut pas s'empêcher de culpabiliser & d'aimer ses bourreaux.. Ce que je n'arrive pas à comprendre. Je ne comprends pas déjà comment on peut en arriver là mais je comprends encore moins comment l'enfant peut encore se rabaisser autant. Enfin, je pense que c'est simplement du bourrage de cerveau, on peut faire croire n'importe quoi à un enfant en lui répétant toujours la même chose, qu'on ne l'aime pas par exemple.. Ici, on a encore à faire à ce genre d'enfant. On suit avec lui toutes ses étapes par lesquelles il est passé : la culpabilité donc le mérite d'avoir cette place dans la maison, les doutes (est-ce normal d'être enfermé si longtemps finalement ?), les joies que procure un tout petit rien, la dépression, la folie & enfin l'espoir ! Car, oui, cet enfant est très courageux. Il ne pense pas directement au suicide, il espère toujours qu'on le libèrera même s'il ne voit pas son avenir proche. Mais on voit bien que ça l'atteint psychologiquement petit à petit..

Il y a autre chose que je ne comprends pas. [SPOILER !]À la fin, il a la possibilité de partir puisqu'il va sur le toit grâce au velux mais il reste seulement à contempler toutes les nuits ce qu'il passe au-dehors sans jamais oser partir. Pour l'amour envers sa mère..[FIN SPOILER]

C'est un roman bouleversant parce qu'il nous touche nous aussi psychologiquement.. On suit sa captivité quasiment au quotidien, mais aussi ses souvenirs, bons ou mauvais de sa vie d'avant & on est pris dans cette spirale. Je ne pouvais pas lâcher le livre avant de savoir comme ça allait finir. Il fallait que je sache absolument s'il allait s'en sortir & comment. La fin est la partie la plus émouvante.. Le seul livre jusqu'à aujourd'hui qui a réussi à me faire pleurer au moment de sa délivrance.. De tristesse & de joie parce que toute la tension du début est retombée.. Je ne pensais pas que ça m'attendrais à ce point-là.. Inès de Kertanguy raconte l'enfance de beaucoup (trop) d'enfants dans cette situation & le pire c'est qu'on ne peut rien y faire parce qu'on ne s'en rend pas forcément compte..

 
http://laviedeslivres.cowblog.fr/images/Blog/header.png

Vendredi 9 décembre 2011 à 22:56

http://laviedeslivres.cowblog.fr/images/Lusen2011/9782266042628.jpg
Auteur : Claude Couderc
Titre : Les enfants de la violence
Année de 1ère parution française : 1990
À propos de mon livre :
Editions : Pocket
Année de parution : 1991
Pages : 190


Ils s'appellent Bruno ou Nadia, Laurent ou Julie. Ils ont entre sept et dix-sept ans. Ils vivent dans des banlieues sans autre horizon que le centre commercial et les caves de HLM ou dans des bourgs sans autre animation que celle du bistrot.
Leurs parents, sans travail, alcooliques, incestueux, ou simplement indifférents, ne leur ont transmis que misère affective et intellectuelle.
Aussi ces enfants portent-ils dans leur chair et dans leur coeur les stigmates d'une vie sans amour. Plongés dans l'univers de la drogue, de la délinquance, livrés à eux-mêmes ou à la loi des bandes, ils perpétuent le seul langage qu'on leur ait appris : celui de la violence.
Sans lyrisme, avec objectivité et dépouillement, Claude Couderc nous dévoile la vie de dix enfants parmi tant d'autres, figures déchirantes de l'enfance bafouée. Un voyage halluciné. Et nécessaire.

 
Mon avis : Je n'ai jamais rien lu d'aussi bouleversant, d'aussi irréel, d'aussi.. monstrueux. Ca me fait peur quand je lis ce genre de témoignages.. Certaines personnes, que ce soit des enfants ou des adultes, sont des animaux, des êtres sans scrupules, sans âmes. Je ne comprends pas ce qui leur passe par la tête & j'imagine que je ne comprendrai jamais. D'ailleurs, je pense qu'il vaut mieux se méfier des gens qui les comprennent.. Je ne me ferai jamais à ce monde répugnant dans lequel on vit. Car ces dix nouvelles sont bien des témoignages réels, tous plus horribles les uns que les autres & il y a bien pire.. Il y a toujours pire.

Laurent a 13 ans lorsqu'il tue son père. Ce dernier le maltraitait, le rabaissait. Tous les deux jaloux l'un de l'autre parce qu'ils doivent se partager la femme, la mère de famille. Alors Laurent va aller jusqu'au bout des choses, pour que ce père arrête d'être un tyran & pour que sa mère ne soit qu'à lui. Il ne regrettera jamais son geste, même lorsqu'il sera en prison & qu'il aura tout perdu.

Marie a 11 ans quand elle commence à fumer des joints. Ses parents sont très rarement à la maison parce qu'ils travaillent beaucoup. Elle doit tout faire à leur place, toutes les tâches ménagères. Jusqu'au jour où elle côtoie un garçon qui lui plait. Un garçon peu fréquentable qui se drogue & traîne dans les caves. Mais elle se sent bien avec lui & n'hésitera pas à tout faire pour lui plaire. Résultats : elle commence à se droguer a 11 ans, couche a 12 ans & est atteinte du sida à 15 ans.. Les drogues dures & les squattes ont désormais pris places dans sa vie, tout ça pour combler le vide que lui donnait ses parents.

Denis boit depuis l'âge de 8 ans. C'est commun dans son village. On est à la campagne, dès qu'il fait froid ou qu'on est malade, on boit une petit goutte. Le problème, c'est que Denis y a pris goût. À 10 ans, il boit juste pour le plaisir, parce qu'il en a besoin, il devient alcoolique. Comme son père. Il se marie a 16 ans parce que sa copine, du même âge, est tombée enceinte. Trop violent avec sa copine, son beau-père le chasse & l'interdit de les voir, sa copine & le bébé. Mais il compte bien devenir un saint & arrêter de boire, sauf que ça ne dure pas longtemps. Sur un coup de nerfs, il décide de tuer ses beaux-parents. Il ne se rend pas vraiment compte de ce qu'il se passe, l'alcool pense à sa place. Jusqu'à ce qu'il tue accidentellement sa copine & donc son bébé par la même occasion. Il retrouve la réalité, perd les pédales & tente de se suicider.

Catherine a 13 ans lorsqu'elle tombe enceinte la première fois. Les garçons de sa bande lui tournaient autour après avoir bu quelques bières. Se laissant emporter par leurs hormones, ils commettent l'impensable. Ils lui courent après, la coincent & la violent. Ils ont entre 12 & 14 ans. Elle tombe donc enceinte mais ne dis rien, pour pouvoir le garder. Ses parents s'inquiètent seulement du qu'en dira-t-on.. Elle est placée dans un foyer maternel pour qu'elle puisse être bien encadrée pendant son parcours de "maman isolée mineure". Elle sort de temps en temps & rencontre un jeune garçon. Il ne supporte pas la fille de Catherine qui pleure tout le temps mais il a bien envie d'aller plus loin avec elle. À 14 ans, elle accouche d'une deuxième petite fille dont le père est en prison..

Milou a 7 ans lorsqu'il se fait arrêter pour la première fois. Vol à main armée, pour faire comme ses grands frères.  C'est la première fois que le juge voit un délinquant aussi jeune, il le place seulement en centre d'éducation. Mais il n'y a rien à faire, il ne veut pas d'aide, il ne veut pas qu'on l'aime, il a une fierté. Il a une permission de deux semaines pour Noël, il retourne donc chez lui où il revoit son frère Jean-Louis, son modèle. Il ne retournera pas au centre & replongera dans la délinquance. À 8 ans, il se fait arrêter de nouveau & est, cette fois, placée en centre d'éducation surveillée. Il en sort à 15 ans pour finalement, replonger & aller en prison à l'âge de 16 ans.

Julie a 13 ans quand ses parents divorces. Sa mère a obtenu la garde. Pour refaire sa vie, elle sort beaucoup, emmène même sa fille en boite de nuit avec elle. Son beau-père est gentil, elle a une grande complicité avec lui. Elle ne se doute pas qu'il a des pensées perverses quand il pose sa main sur sa cuisse lorsqu'un soir ils se retrouvent seuls à la maison. Mais Julie a un corps de femme maintenant, elle est attirante & son beau-père compte bien le lui faire comprendre. Elle ne se laissera pas faire mais ne dira rien à sa mère par peur. Elle n'a plus confiance & ignore l'homme, devient même arrogante avec sa mère. Puis la confiance revient petit à petit & le beau-père recommence. Sauf qu'il va plus loin cette fois.. Sa mère arrivée au même moment, elle n'a pas le choix de constater les faits.. Le père de Julie a donc sa garde exclusive. Il a des gestes déplacés, Julie s'en inquiète. Lorsque sa belle-mère part en voyage pour son travail, son père se glisse dans son lit pour lui prouver, lui aussi, qu'elle a un corps de femme.. Tous les soirs. Pendant plusieurs mois. La belle-mère les surprend & contre toute attente, est complice de ce père pervers..

Bruno a 15 ans. Il est le chef d'une bande de skins. Tous ceux qui ne rentrent pas dans la normale, doivent être tourmentés voire abattus. C'est ainsi que fonctionne Bruno, dès qu'il en a l'occasion, il s'incruste avec sa bande dans des soirées de bourgeois pour leur faire la misère & leur faire peur. Ils n'hésitent pas à frapper & torturer des arabes & des noirs, seulement à cause de leurs origines, de la couleur de leur peau.. Mais un soir, un "combat" ne se passera pas comme prévu.. Son éducateur l'avait prévenu que des CRS allait venir mais il n'a rien voulu entendre. Sa vie s'éteindra à 16 ans, d'une balle perdue.

Nadira a 16 ans. Sa mère est battue par son père, alcoolique depuis qu'il a perdu son travail. Elle est placé en centre d'éducation surveillée pour violence & fugues répétitives, laissant sa mère & sa petite soeur seules face à ce bourreau, impuissantes. Mais sa colère aura raison de lui. Quand elle rentre chez elle, un week-end, & assiste à la violence de son père, c'en est trop pour elle : elle se jète sur lui, le roue de coups presque mortel. Elle est devenue l'homme de la maison. Son père a peur d'elle & c'est elle qui ramène l'argent à la maison contrairement à lui. Poussé à bout, il repartira dans son pays natal, l'Algérie, en espérant que ses trois petites femmes le rejoindront un jour..

David a 15 ans lorsqu'il devient papa. Drogué & alcoolique, il n'assume pas son rôle de père, ne se rend même pas compte de la monstruosité & de la gravité de ses gestes.. Il parle a son bébé comme s'il avait son âge, comme si c'était un pote, voire moins que ça.. Il ne se rend pas compte que ce petit bout de chaire ne le comprend pas encore.. Ses pleurs, ses cris le rendent nerveux. Plusieurs fois, il le maltraitera. Les médecins s'en rendent compte mais ne font rien. Jusqu'au jour où Loïc, 3 mois, tombe dans le coma à la suite de ces coups.. Il sera jugé pour ça. Emprisonné. Mais pas assez longtemps.. Son père le frappait quand il était plus jeune. Lorsque ce dernier est mort, il a pris la place de chef de famille & parle avec les poings. Même avec sa copine. Même lorsqu'elle est enceinte. Loïc se réveillera de son coma mais non sans séquelles..

Olivier, 14 ans, est battu par ses deux parents, régulièrement. Sa soeur aussi. Sa mère est alcoolique depuis son plus jeune âge, elle ne vit aujourd'hui que pour ça. Il se décide à fuguer pour ne plus subir tout ça & vit dans un aéroport. Il rencontre David, avec qui il a plusieurs points communs & une grosse complicité. Il l'aidera à tenir & à s'en sortir mais pas longtemps. Au bout de quelques mois, la vie dans la rue est vraiment difficile. Il en fait les frais. Il s'en sort à l'âge de 16 ans. Il gagne bien sa vie, ne se prive plus de rien. Il se prostitue.

Je crois que c'est le témoignage de Julie qui m'a le plus marqué & le plus ému.. J'en ai pleuré.. Il y a des détails, des faits tellement morbides.. C'est horrible. Bien plus que les autres.. Je n'arrive pas à imaginer des gens aussi ignobles. Sérieusement, pourquoi ? Pourquoi faire des enfants (voulus ou non voulus, ça ne change strictement rien !) si c'est pour leur rendre la vie impossible, invivable ?
J'ai remarqué que beaucoup d'enfants, soit retraçaient la vie de leurs parents, soit encaissaient tellement ce qui leur arrivait, qu'ils explosaient & devenaient violents. J'en ai donc conclut : tout vient des parents.. Sciemment ou non. Bien sûr, l'environnement & l'influence sont des facteurs importants, ce qui fait que les mêmes les parents les plus irréprochables se retrouvent avec des enfants difficiles mais je ne peux pas m'enlever de la tête que dans la majorité des cas, les parents sont fautifs.. C'est triste. C'est insupportable. Intolérable.
 
http://laviedeslivres.cowblog.fr/images/Blog/a0t45jeo.jpg
http://laviedeslivres.cowblog.fr/images/LogosChallenges/familleCHALLENGE.jpg

Samedi 15 octobre 2011 à 10:00

http://laviedeslivres.cowblog.fr/images/Lusen2011/Numeriser0009.jpg
Auteur : Gaëlle de Malglaive
Titre : Quand la nuit sera couverte de jour, je sortirai de l'hôpital
Année de 1ère parution française : 2006
À propos de mon livre :
Editions : France Loisirs
Année de parution : 2007
Pages : 224
Le cri d'amour et de rage d'une mère devant l'inacceptable : à deux ans et demi, son petit garçon est atteint d'une leucémie. Un récit nu, sans fioritures, sans pathos, qui étreint le coeur.
Tenu comme un journal de bord au jour le jour pour " dire l'indicible, essayer de donner un sens à ce qui ne peut en aucun cas en avoir ", ce récit touche par sa justesse de ton, par son écriture directe et brute, par l'absolue franchise de son propos. Impossible d'y rester indifférent.


Mon avis : C'est un témoignage bouleversant & intense que nous livre Gaëlle de Malglaive dans ce roman. Une sorte d'échappatoire face à la maladie. Pour son fils.

Max est atteint d'une leucémie à l'âge de 2 ans & demi. Tout le monde devra apprendre à vivre avec. Les parents mais aussi ce petit bout de chou très jeune, trop jeune pour subir ça. Ils devront apprendre à faire face à la douleur, à l'incompréhension, à la peur mais aussi à l'inconnu. Ils devront supporter ces douleurs horribles infligées à leur fils, le poids que les soins demandent & aussi la réaction des étrangers quand ils regardent Max. Le côté inhumain du personnel hospitalier qui parlera aux parents comme si Max n'était qu'un numéro de plus sur la liste des malades & qui oubliera même de lui réserver une chambre ! La maladie n'est-elle donc pas suffisante comme poids ?

Comment faire comprendre a un enfant de 2 ans ce que la vie lui inflige ? Comment remonter la pente & garder espoir, ne serait-ce que pour lui ? Comment croire à l'avenir alors que la rechute n'est jamais loin ? C'est ce que Gaëlle tente de nous faire partager à travers son récit. On vit quasiment au quotidien ce qu'ils ont vécu : l'annonce de la leucémie, leur réaction ainsi que celle de Max, l'espoir de guérison, les allers retours entre la maison & les hôpitaux, le soutien de leur entourage, les petits bonheurs de la vie.

Les enfants sont toujours très courageux face aux maladies. Bien plus que les adultes. On se rend compte de ça aussi ici, avec Max, à travers des anecdotes que sa maman a reporté dans son témoignage. Il déborde d'énergie & même quand il est au plus bas, son moral remonte en flèche très vite. Il s'accroche, il se bat. Il ne baisse jamais les bras. Ses parents non plus. Ils ont tous fait preuve de courage & d'optimisme, même dans les pires moments & même si on ne connait pas la maladie, on se rend bien compte que c'est un calvaire. Encore plus quand ça touche un enfant si jeune. Son enfant.

C'est un récit bouleversant, émouvant & par certains côtés, révoltant. Tout y est, avec sincérité & franchise. Avec les bons & les mauvais moments. Mais surtout avec beaucoup d'amour.
Extrait :
"De même, j'abhorre l'idée de courage face à la maladie. << Il faut que tu sois courageux >>, te dit-on lorsque tu vas avoir mal. Courageux ? Pourquoi ? Pour qui ? Au nom de quoi ? Tu n'as pas choisi de t'engager dans la résistance, tu luttes contre un cancer. Il y a une récompense à la fin ? Une médaille ? NON. Alors, sois comme tu veux, comme tu peux, surtout, et ce sera très bien."
 

Jeudi 15 septembre 2011 à 13:21

http://laviedeslivres.cowblog.fr/images/Lusen2011/couv25046497.jpg
Auteur : David Bisson & Evangéline de Schonen
Titre : L'enfant derrière la porte
Année de 1ère parution française : 1995
À propos de mon livre :
Editions : Le livre de poche
Année de parution : 1995
Pages : 123

 
En août 1982, vêtu d'un anorak et d'un bonnet de laine, un garçon de douze ans raconte dans un commissariat de la banlieue parisienne son effroyable histoire. Depuis l'âge de quatre ans il a vécu enchaîné dans une salle de bains, puis au pied du lit de ses parents, puis dans un placard; dans le même temps il a été fréquemment battu et il a été brûlé par sa mère. C'est auprès du psychiatre Tony Lainé, spécialiste de l'autisme, disparu depuis, que David parviendra à retrouver un début d'équilibre et à aborder sa vie d'adulte. Durant le procès il ne dira rien; il demandera même au garde des Sceaux une mesure de grâce en faveur de sa mère. Elle sera libérée après un an de prison, mais il restera sans nouvelles... C'est ce chemin de solitude et de souffrance - de retour, aussi, vers la vie et les autres - que David Bisson évoque ici. Un chemin que connaissent encore, à des degrés divers, des milliers d'enfants dans notre pays...


Mon avis : Je pense que tout le monde ressent la même chose face à ce genre de témoignage. De l'écoeurement, de l'incompréhension & de la haine.

David a vécu 8 ans attaché & enfermé comme un chien. Pire. Il n'a jamais su pourquoi sa mère ne l'aimait pas, puisqu'elle aimait son petit frère. Son beau-père ne disait rien, sûrement impuissant face à cette femme puisque David n'était pas son fils à lui. Il était d'abord attaché dans la salle de bain ou dans les toilettes, à voir les allers & venus de chacun, comme s'il n'était pas là.. À subir ce qu'on lui montrait alors que ce n'était qu'un petit garçon.. Puis il a été attaché au lit familial. Pour finir, il a été enfermé dans un placard.  Dans le noir. Pendant tout ce temps il a subi la colère de sa mère. Crises qui n'étaient aucunement justifiées puisque David ne faisait rien de mal. Que pouvait-il faire, attaché ? Jouer ? C'était punissable apparemment.

Des passages m'ont énormément marqués. Sa mère était d'une telle violence. Je me demande comment c'est possible. Il garde des traces, physiques & morales, dans sa vie d'adulte. On n'efface pas le passé. On vit avec. J'ai de la peine pour David. Beaucoup. Aucun enfant au monde, si turbulent soit-il (même si là, ce n'était pas le cas), ne mérite un enfer pareil.

Pourtant, David a toujours su garder courage & espoir. Dix ans à peine, il pensait déjà à la mort mais il a toujours fait face. J'admire beaucoup sa ténacité , sa patience & même son pardon.

Je ne critiquerai pas la façon d'écrire de David, ce n'est pas le but dans ce genre de roman. Il écrit avec son coeur, avec ses souvenirs, avec sa peine. Aucun mot n'est vraiment qualifiable pour exprimer ce qu'il a vécu. Il a voulu en parler, faire partager cet enfer pour se sentir mieux & j'espère juste que ce genre de témoignage fait réfléchir certaines personnes & donne du courage à ceux qui ont été dans le même cas, car beaucoup d'enfants ont subi ce genre de maltraitance. Ce livre est très touchant & très émouvant.
Extraits :
"Et la nuit revenait.
Et la terreur s'installait.
C'était la nuit surtout qu'elle me massacrait, qu'elle me passait à tabac.
"

"Les douleurs physiques s'oublient vite. Elle a toujours essayé de me faire mal, très mal, un vrai bourreau. Ma douleur est morale."
 

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast